Shining

Stanley Kubrick donne les clés de lecture du suspense dès les premières secondes de son film 'The Shining' (1980) : cadrage se resserrant sur un paysage hors d'échelle humaine, point de vue dynamique et aérien d'une caméra prédatrice, basculement de la topographie qui suggère une instabilité et induit un sentiment d'insécurité progressive, mouvements des éléments choisis dans le cadre actif du film, choix de la musique (et de son dévoiement). Kubrick utilise et manipule l'attention périphérique du spectateur pour semer dans son esprit de vrais germes et déclencheurs d'émotion. L'accroche d'un film est essentielle, elle s'assure de la participation du spectateur et stimule son implication émotionnelle à l'histoire. Elle ouvre les portes d'un autre monde - celui de la fiction où tout devient possible. Elle installe une ambiance, guide le regard, pose les règles du jeu et ses possibles transgressions.

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